Alliance Forêts Bois (AFB), premier groupe coopératif forestier français, regroupe 40 000 propriétaires forestiers sur près d’1 million d’hectares de forêts privées. Avec une forte présence en Nouvelle-Aquitaine, le groupe accompagne ses adhérents pour une gestion durable de leurs forêts, mène des actions de reboisement, renouvellement et optimisation des techniques sylvicoles, récolte et commercialise le bois. Depuis fin 2021, l’organisme participe à un projet européen de grande ampleur sur la restauration forestière, dont la pertinence a été renforcée par les incendies survenus à l’été 2022.Loïc Cotten, Directeur du Développement d’Alliance Forêts Bois, témoigne.
Comment l’Alliance Forêts Bois en est-elle venue à participer à des projets européens?
Nous avions participé à un premier projet européen, HOMED (gestion des maladies du bois et espèces invasives en forêt, 2018-2022), sur sollicitation de l’INRAE. Nous n’étions qu’un petit partenaire dans le consortium en termes de budget, mais cela nous a permis de nous confronter pour la première fois au processus administratif de gestion d’un projet européen : plateforme de reporting, justificatifs, processus de validation, … Ensuite, une opportunité est venue suite au projet de recherche Bocage Forestier, financé par la Région Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec l’INRAE et l’Institut européen de la forêt cultivée (IEFC). Ce projet nous a permis d’identifier des zones d’expérimentation, de mettre en place un suivi de la biodiversité, et l’installation de lisières « tests » par AFB pour valider ces nouveaux itinéraires. C’est grâce à nos partenaires sur ce projet, qui sont très bien insérés dans les réseaux européens sur la thématique de la forêt, que nous avons eu l’opportunité d’accéder à un projet européen de plus grande ampleur, SUPERB.
En quoi le projet SUPERB vous a-t-il donné les moyens d’aller plus loin dans vos ambitions ?
Alors que le projet régional Bocage Forestier nous avait permis de mettre en place et démarrer des actions sur la restauration forestière, SUPERB nous a donné un net coup d’accélérateur. Les objectifs du projet sont la restauration de zones forestières dégradées, la promotion de techniques de gestion durable des massifs et la réinstallation de la biodiversité. SUPERB prévoit de créer 12 zones de démonstration en Europe, dont Alliance Forêts Bois et ses partenaires pilotent la zone française, située en Nouvelle-Aquitaine. Sur cet axe opérationnel, AFB teste et met en œuvre de nouvelles pratiques préconisées par les chercheurs, en matière de plantation d’essences autochtones en lisière. Les problématiques, très concrètes, portent sur le choix des essences, la manière de les planter, de les produire, de réaliser le mélange… Quatre campagnes sont prévues sur la durée du projet, afin de lever tous les freins et d’identifier des problématiques complémentaires à approfondir par les chercheurs. Ensuite, au niveau européen, les partenaires collectent les données issues de ces 12 zones afin d’en dégager des méta-analyses et préconisations adaptées à chaque réalité de terrain, transférables dans toute l’Europe.
Quel a été l’impact des graves incendies qu’a connu le massif forestier girondin à l’été 2022, sur le projet ?
Un tiers de la zone de démonstration sélectionnée a été impactée par les incendies de Landiras 1 et 2. Nous avons donc dû élargir la zone ciblée. Cependant, en accord avec la Commission européenne, nous avons pris la décision de conserver cette zone dans le périmètre de réflexion, car l’impact du projet sur la reconstitution post-incendie allait être d’autant plus fort. De plus, cela nous permettait de partir d’une page blanche pour tester les nouvelles approches et de rendre ces forêts plus durables dès la replantation. SUPERB suscite par ailleurs un très fort intérêt de la part de nos adhérents, qui sont prêts à en déployer les solutions à grande échelle.Pour en savoir plus :Alliance Forêts Bois : https://www.allianceforetsbois.fr/Le projet SUPERB : https://forest-restoration.eu/