Anxiété et maladie de Parkinson - motac met de la lumière sur cette possible corrélation
Fondée en 1999 par des chercheurs anglais et français, l’entreprise motac a développé sa filiale française basée à Floirac (33) depuis 2011. motac s’est focalisée sur la recherche et le développement dans le domaine des neurosciences. En fournissant aux industries pharmaceutiques et de biotechnologie des services précliniques hautement spécialisés, la PME girondine a gagné un rang de première importance mondiale en matière de découverte et de développement de moyens thérapeutiques pour traiter des troubles neurologiques et psychiatriques. Dans ce cadre, motac s’est penchée notamment sur les symptômes de la maladie de Parkinson qui a été décrite pour la première fois en 1817 par l’Anglais James Parkinson. Les symptômes de cette maladie neurodégénérative majoritairement étudiés aujourd’hui, sont surtout d’ordre moteur, tandis que les symptômes psychiques sont peu explorés.
Dans ce contexte, motac a été sollicitée pour participer au projet européen collaboratif AND-PD qui a été financé par l’Union européenne via son programme Horizon 2020. AND-PD réunit des structures de recherche européennes majeures, telles que l’Université de Bordeaux, le King’s College de Londres ou le Karolinska Institut de Stockholm. Dans le cadre de ce projet, l’ensemble des partenaires tend à examiner de plus près le lien possible entre la dégénérescence des neurones dopaminergiques des malades de Parkinson et l'anxiété comorbide. Les scientifiques étudient si des approches basées sur l'ARN ciblant le système dopaminergique peuvent soulager l'anxiété.
Erwan BEZARD, Directeur scientifique chez motac, répond à nos questions.
Avec le vieillissement progressif, l’incidence de la maladie de Parkinson va augmenter. Comment est-ce qu’AND-PD répond à cette problématique ?
Aujourd’hui les symptômes non moteurs des malades de Parkinson (constipation, douleurs, troubles cognitifs, anxiété….) ne font l’objet d’aucun traitement spécifique relatif au possible lien entre Parkinson et ces troubles. Le but d’AND-PD est d’identifier et de développer des cibles et stratégies thérapeutiques spécifiques à la dépression et l’anxiété parkinsoniennes pour proposer de réelles solutions aux patients. L’entreprise motac a la capacité de déclencher à travers des neurotoxines (ou des extraits de cerveaux de patients) une copie de maladie de Parkinson très similaire à celle touchant l’humain sur des modèles primates. Cette faculté est très rare, sachant qu’il n’y a que deux ou trois sociétés dans le monde aptes à conduire ce genre d’opérations.
Le projet étant très orienté vers la R&D, comment une PME trouve-t-elle sa place parmi tous ces partenaires académiques ?
Le travail de motac au sein d’AND-PD est très spécifique et consiste à livrer les tissus biologiques et l’accès aux modèles animaux. Notre domaine d’intervention et donc notre place au sein du consortium sont clairement identifiés dès le départ. Les échanges au sein du consortium sont très bons en dépit des dix-sept mois de Covid-19 qui nous ont jusqu’à présent empêchés de faire une réunion de projet en présentiel. Cette dernière est enfin prévue pour octobre 2021.
Est-ce que votre double-casquette entrepreneur et chercheur est un avantage pour la participation à des projets européens ?
C’est difficile de répondre à cette question. J’ai réalisé des publications scientifiques communes avec la plupart des équipes au sein du projet. Cela est très certainement un vecteur de fluidité dans les échanges. Selon moi, un projet européen ne se monte jamais par hasard. C’est toujours grâce à des relations interpersonnelles. Il faut se faire connaître pour être identifié comme partenaire pertinent pour un projet.
Dans quelle mesure AND-PD va bénéficier au développement de motac ? Avez-vous des attentes concrètes envers les futurs résultats ?
AND-PD va nous apporter, au-delà du pur financement de la recherche et du développement, un élargissement de notre capacité d’étudier de façon reproductible lesdits symptômes non moteurs chez le primate (ici, l’anxiété et la dépression). Ainsi, nos aptitudes en matière de validation de stratégies de traitement nouvelles vont également augmenter grâce à cette expérience de projet. Nous espérons également de pouvoir proposer un nouveau modèle in-vivo aux entreprises et ainsi d’agrandir notre offre. AND-PD se terminant en 2024, il nous reste encore du chemin à faire pour mener ce projet européen à bien.Pour en savoir plus : https://motac.com/
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