GLOphotonics : l’effet levier des projets européens sur la R&D
Etablie à Limoges, GLOphotonics est une entreprise qui excelle maintenant depuis plus de dix ans dans le domaine de la fibre optique innovante. Grâce à des activités de recherche fondamentale, la société a mis au point une fibre à cristaux photonique creuse. Aujourd’hui, elle travaille étroitement avec des fabricants de lasers et intégrateurs de systèmes. Une collaboration intense avec le laboratoire XLIM de l’Université de Limoges donne à sa technologie un avantage continu en matière d'innovation. Les produits de GLOphotonics apportent de nombreuses fonctionnalités (déport de faisceaux, détection de gaz, conversion de fréquence) à de multiples secteurs tels que le micro-usinage ou le médical.L’entreprise deep-tech est également un véritable champion en matière de projets européens. Dans le passé, GLOphotonics a pu remporter deux projets FET (Technologies futures et émergentes) du programme Horizon 2020 et a récemment obtenu un financement Eurostars. Le premier projet FET HIPERDIAS tend à mettre en œuvre un traitement par laser à haut débit du diamant et du silicium alors que le deuxième projet CRYST^3 s’intéresse aux interactions lumière-atome dans les cristaux photoniques. Les dispositifs FET soutiennent des projets de recherche interdisciplinaires, rapprochant la science et l'ingénierie pour transformer l'excellence scientifique de l'Europe en avantage compétitif.
Jean SAUVAGE et Benoît BEAUDOU, chefs de projet chez GLOphotonics, témoignent de ces participations.
GLOphotonics est une PME très innovante. Quelle place occupent les projets européens au sein de votre stratégie de développement et d’innovation ?
L’intérêt de participer à des projets européens est avant tout de limiter le risque financier sur la R&D avec des TRL très bas et/ou des coûts très importants. L’objectif est de lever les verrous financiers pour faire de la R&D. C’est également une opportunité pour faire connaitre notre entreprise et notre technologie au niveau européen. Le fait de travailler en consortium nous permet d’évaluer la perception de notre technologie par des acteurs de secteurs différents. Ceci nous permet d’ajuster notre discours commercial. Le fait de financer la R&D par cette voie s’opère plutôt par opportunité. Nous avons un chercheur du CNRS au sein de l’équipe qui est souvent sollicité. Ainsi, nous profitons de ces opportunités lorsqu’elles sont synergiques avec notre stratégie R&D. A contrario, certains appels à projets peuvent modifier notre stratégie R&D s’il font ressortir un marché important où nous pouvons avoir un fort différenciant technologique. Hélas, ces opportunités émanent majoritairement d’un réseau existant, il est donc difficile d’approfondir les collaborations intersectorielles. Les projets européens permettent finalement aussi un accès à des outils rares et complexes.
Quels liens gardez-vous avec les autres structures néo-aquitaines impliquées dans vos projets ?
L’entreprise girondine Amplitude nous apporte quelques projets européens. Ils ont le réflexe de penser à GLOphotonics pour des propositions à projets extrêmement technologiques. GLOphotonics est très dépendant des laseristes notamment pour les applications majeures. Nous avons également cherché à nous diversifier grâce à d’autres partenaires et d’autres programmes. Ainsi, nous avons notamment obtenu un projet Eurostars. Naturellement, la proximité avec les acteurs régionaux joue. Cependant, c’est probablement moins vrai aujourd’hui car nous nous positionnons de plus en plus sur des aspects technologiques pointus et très précis.
En quoi les dispositifs européens FET et Eurostars correspondent aux besoins de votre entreprise ?
Concernant HIPERDIAS : FET répond bien à nos besoins de développement car le dispositif permet d’intégrer toute la chaine de valeur, notamment l’intégrateur de système. C’est un dispositif assez global. Le pilotage a posteriori est assez facile. En revanche, il y a évidemment un écart entre la proposition à projets écrite et la réalité de l’exécution. Nous avons déployé beaucoup de ressources humaines, car ce budget représente un gros montant tandis que pour d’autres partenaires la priorité était les ressources techniques. Peu de RH sont donc disponibles. Généralement les grands groupes mettent à disposition le matériel technologique alors que les PME mettent en avant les RH.Concernant CHRYS^3 : nous observons que les consortia au-delà de 4 partenaires sont peu efficaces car trop difficiles à piloter. L’intérêt pour nous est d’avancer sur le plan technologique et d’être subventionnés. Toutefois, il y a trop de monde et jusqu’à présent les résultats sont peu probants. De surcroît, les intérêts des différents partenaires sont très divers. Nous retenons que la multiplication des partenaires est assez pernicieuse pour les résultats fixés.Concernant Eurostars : la taille modeste du consortium est certes intéressante mais le taux d’intervention (40%) est faible pour une PME. En effet, il n’est pas possible de s’y impliquer de la même façon que dans un FET (100% de taux d’intervention). Il serait intéressant que l’Europe mette en œuvre un dispositif réunissant les modalités d’intervention de FET et les conditions d’éligibilité d’Eurostars.Pour en savoir plus : https://www.glophotonics.fr/
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