Actuellement, les établissements de santé peinent à identifier des filières de recyclage adaptées à leurs contraintes, notamment en termes de coûts, d’organisation (tri des résines plastiques), et d’espace disponible.
De leur côté, les recycleurs rencontrent des difficultés pour évaluer les volumes et types de plastiques présents dans ces établissements, ainsi que leurs besoins spécifiques en tri ou en démantèlement.
Pour mieux comprendre ces problématiques, ADI Nouvelle-Aquitaine et Polymeris ont lancé l’étude EVAPLUS, répondant à quatre questions clés :
- Quels sont les gisements de plastiques recyclables dans les établissements de santé ?
- Quelles sont les voies de valorisation des plastiques de santé en France ?
- Quels sont les impacts des réglementations actuelles et futures ?
- Quels facteurs clés de succès peuvent favoriser l’établissement de filières de recyclage pour le secteur de la santé ?
Cette étude, financée à 70 % par l’ADEME et à 30 % par 16 acteurs publics et privés, a été réalisée par le cabinet de conseil ALCIMED.
Données clés de l’étude
- Entre 23 000 et 170 000 tonnes de plastiques hospitaliers sont générées chaque année, principalement au bloc opératoire et dans les services de maternité.
- Jusqu'à 37 % de ces plastiques sont mixtes, ce qui complique leur recyclage.
- Les résines dominantes sont le PP, le PVC et le PELD.
Des données supplémentaires seraient toutefois nécessaires pour préciser ces estimations. D’ailleurs, certains établissements commencent déjà à caractériser leurs déchets plastiques pour mieux en évaluer le potentiel de valorisation permettant ainsi de nourrir cette réflexion sur le recyclage du plastique en santé.
Principaux freins au recyclage plastique en santé
- Structures de soins : difficultés économiques, problèmes de tri, défis liés au recyclage et à la valorisation.
- Collecteurs et centres de tri : hétérogénéité des pratiques de tri/démantèlement et exigence de traçabilité pour réutiliser les plastiques en santé.
- Recycleurs : défis techniques pour recycler les déchets médicaux (manque d’éco-conception, faible collaboration avec les achats), faibles volumes de déchets, et difficultés à trouver des débouchés en santé.
- Compounders/plasturgistes : obstacles techniques (traçabilité, qualité) et économiques, notamment en raison du faible pouvoir de négociation et des coûts élevés des plastiques recyclés.
- Transformateurs et metteurs sur le marché : défis logistiques pour le tri, impacts environnementaux du recyclage, problèmes de traçabilité et de qualité, ainsi que des freins internes et commerciaux.
- Distributeurs et centrales d’achats : difficultés d’intégration des critères RSE et adhésion des soignants lors des décisions d’attribution de marché.
Principaux leviers identifiés
- Trouver un modèle économique rentable
- Organiser une logistique qui facilite le tri et la collecte
- Permettre techniquement le tri et le démantèlement des produits ainsi que la traçabilité des plastiques recyclés
- Rassembler tous les maillons de la chaîne de valeur
- Garantir l’aspect vertueux du recyclage
Pour engendrer cette dynamique nationale nécessaire, l’étude EVAPLUS préconise l’identification d’un référent national pour structurer cette filière, incluant une démarche d’écoconception, des terrains d’expérimentation locaux, et un réseau collaboratif d’acteurs.
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